Notice détaillée
Nom
Mercier, Jean-Jacques, tanneur, 1826-1903
Variations du nom
Date de naissance
15.09.1826
Date de décès
30.03.1903
Sexe
Masculin
Profession
tanneur
homme d'affaires
homme d'affaires
Domaine professionnel
Source de la photo
http://www.housesearch.ch/f/portrait/Jean-Jacques%20Mercier.html
Ressources dans Patrinum
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Historique
Naissance et formation
Issu d'une famille de tanneurs installée à Lausanne depuis 1740, Jean-Jacques Mercier (troisième du nom), né à Lausanne le 15 septembre 1826, commence sa carrière au sein de l'entreprise familiale. Cet homme ambitieux et à la forte personnalité est allié par mariage au cercle des anciennes familles lausannoises, à une époque où le mélange des milieux est rare. Très engagé dans la vie politique, il est membre du conseil communal de Lausanne entre 1866 et 1879 et participe à l'élaboration de la Constitution du canton de Vaud.
Parcours de vie
La carrière de cet homme d'affaires se distingue de celles de ses contemporains par la diversité de ses activités, et par l'empreinte qu'il a laissée sur la ville de Lausanne. Son esprit d'entreprise et sa lucidité se sont tout d'abord exprimés dans le cadre de l'activité familiale: l'industrie du cuir. Tanneur pendant quarante-trois ans, Jean-Jacques Mercier passe pour avoir été aussi bon vendeur que fabricant : c'est sous sa direction que la tannerie familiale ouverte en 1740 connut son expansion maximale, devenant un des fleurons de l'industrie vaudoise pendant la deuxième moitié du 19e siècle. La tannerie fait fortune sur les marchés anglais et américain - sa renommée est assurée depuis que ses cuirs ont remporté le Grand prix de l'Exposition universelle de 1889 à Paris. Mais le protectionnisme américain de la fin du siècle la ruinera et la tannerie est liquidée en 1898. Mercier se tourne alors vers l'immobilier, l'hôtellerie, les transports, des participations financières à des entreprises industrielles, etc.
Principal promoteur du métro reliant la gare de Lausanne au port d'Ouchy en 1877, il profite de la terre excavée durant les travaux pour combler la vallée du Flon (en plein coeur de la ville) et en faire un énorme terrain capable d'accueillir de nouveaux bâtiments. Il peut ainsi rapidement y construire une gare et mettre sur pied une société d'entrepôts. En 1884, il achète à l'Etat le château d'Ouchy, ancienne résidence des évêques dont il ne reste qu'une tour en ruine. Après un réaménagement du terrain, il fait transformer par l'architecte Francis Isoz le château en hôtel, dont les travaux sont achevés en 1893 (et qui existe toujours sous le nom de Château d'Ouchy). A la même époque, Francis Isoz construit la maison Mercier au Grand-Chêne, le premier "building" lausannois.
Puissant, l'entrepreneur a des relations difficiles avec Lausanne: sa main-mise sur les eaux du Lac de Bret qui fournissent l'énergie du Lausanne-Ouchy et que Mercier veut vendre aussi comme eau potable suscite la colère de la municipalité et de ses services industriels. Mercier ne pourra pas vendre son eau à Lausanne qui la dénonce comme impure à la consommation, mais il la vendra à la ville de Morges. En outre, Jean-Jacques Mercier s'oppose à la nouvelle loi fiscale qu'il estime dirigée contre l'industrie et les villes - impôt progressif établi en 1885 qui frappe les contribuables les plus riches, transformant le Canton en "une sorte de république de paysans où les Messieurs sont considérés un peu comme les Juifs l'étaient au Moyen Age", selon Aloys de Molin. L'opposition de Jean-Jacques Mercier est "radicale": il pratique l 'exil fiscal comme mesure d'intimidation, quittant Lausanne pour Rome en 1886, puis s'établissant à Nice où il vit de 1888 à 1903. S'il paie désormais ses impôts à Nice, il garde un oeil sur ses affaires lausannoises gérées par son fils, Jean-Jacques Mercier de Molin. C'est à Nice qu'il décède le 30 mars 1903.
Principal promoteur du métro reliant la gare de Lausanne au port d'Ouchy en 1877, il profite de la terre excavée durant les travaux pour combler la vallée du Flon (en plein coeur de la ville) et en faire un énorme terrain capable d'accueillir de nouveaux bâtiments. Il peut ainsi rapidement y construire une gare et mettre sur pied une société d'entrepôts. En 1884, il achète à l'Etat le château d'Ouchy, ancienne résidence des évêques dont il ne reste qu'une tour en ruine. Après un réaménagement du terrain, il fait transformer par l'architecte Francis Isoz le château en hôtel, dont les travaux sont achevés en 1893 (et qui existe toujours sous le nom de Château d'Ouchy). A la même époque, Francis Isoz construit la maison Mercier au Grand-Chêne, le premier "building" lausannois.
Puissant, l'entrepreneur a des relations difficiles avec Lausanne: sa main-mise sur les eaux du Lac de Bret qui fournissent l'énergie du Lausanne-Ouchy et que Mercier veut vendre aussi comme eau potable suscite la colère de la municipalité et de ses services industriels. Mercier ne pourra pas vendre son eau à Lausanne qui la dénonce comme impure à la consommation, mais il la vendra à la ville de Morges. En outre, Jean-Jacques Mercier s'oppose à la nouvelle loi fiscale qu'il estime dirigée contre l'industrie et les villes - impôt progressif établi en 1885 qui frappe les contribuables les plus riches, transformant le Canton en "une sorte de république de paysans où les Messieurs sont considérés un peu comme les Juifs l'étaient au Moyen Age", selon Aloys de Molin. L'opposition de Jean-Jacques Mercier est "radicale": il pratique l 'exil fiscal comme mesure d'intimidation, quittant Lausanne pour Rome en 1886, puis s'établissant à Nice où il vit de 1888 à 1903. S'il paie désormais ses impôts à Nice, il garde un oeil sur ses affaires lausannoises gérées par son fils, Jean-Jacques Mercier de Molin. C'est à Nice qu'il décède le 30 mars 1903.
Sources
Joy Demeulemeester Aux origines d'une tannerie lausannoise : étude sur la fondation de la tannerie Mercier au XVIIIe siècle et ses premières années d'exploitation, Lausanne, 2000; photo Patrie suisse, 1903, no 268, p. 309-311 [BCU07/Doc.vaudoise/bs/2011/05]
Notes
1894: un Musée des beaux-arts aux Toises alors que le projet de palais au Chemin-Neuf s'enlise dans les débats politiques lausannois, Jean-Jacques Mercier alimente la polémique libérale en offrant à la ville un terrain aux Toises, sous Mon-Repos, pour y construire un Musée des beaux-arts. Les opposants se saisissent de l'idée pour obliger la Municipalité à revoir à la baisse les plans du Palais de Rumine. Gaspard André est peu convaincu des changements proposés et l'Etat s'oppose à toute diminution car s'il est bien aise de laisser le Musée des beaux-arts s'installer ailleurs, c'est pour donner ses espaces à l'Université. La Ville se trouve devant un marché de dupes qui, en échange d'un terrain, lui fait construire un musée pour 500'000 francs au moins, à ajouter aux plus de trois millions que coûtera le Palais de Rumine et à tous les autres projets du moment. Lausanne remercie et Mercier garde les Toises.1903: le fonds de l'Université si Jean-Jacques Mercier meurt en "exil", il n'oublie pas Lausanne. En 1903, son testament fait des dons généreux à diverses institutions de la ville. 5'000 francs sont offerts à l'Association du Vieux-Lausanne, 15'000 à la Société académique vaudoise, 50'000 sont destinés à alimenter le fonds de l'Université Consulter les coupures de presse relatives à Jean-Jacques Mercier dans les Archives du Temps.
Liens
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