Né le 12 janvier 1867 à Laupen (BE), Ernest Wilczek fait ses études secondaires au collège Saint-Michel à Fribourg où son père a une petite entreprise de cartonnage. Après quelques déboires financiers paternels, Ernest Wilczek entreprend un apprentissage de pharmacien à Zurich, tout en suivant les cours de botanique de Carl Schröter à l’Ecole polytechnique. Il poursuit sa formation de pharmacien en suivant les cours de cette école. Bientôt il devient l’assistant de C. Schröter, jusqu’à son doctorat obtenu le 22 février 1892. Quelques mois plus tard, il est appelé par l’Université de Lausanne pour remplacer Jean-Balthazar Schnetzler dans le cours de botanique et Louis Bourget dans ses cours de botanique pharmaceutique et de pharmacognosie. Nommé professeur extraordinaire le 15 octobre 1892, puis professeur ordinaire en 1902, Ernest Wilczek devient directeur de l’Ecole de pharmacie de 1910 à 1933 et également conservateur du Musée botanique cantonal jusqu’en 1937.
Parcours de vie
Ernest Wilczek organise le dimanche des excursions botaniques en montagne, largement suivies car il ne fait pas que présenter la flore mais aussi son milieu. Wilczek ne se contente pas cependant de parcourir les Alpes vaudoises. En 1898, il entreprend un voyage dans les Andes argentines, d’où il ramène un matériel important. Aujourd’hui encore, certaines de ses récoltes sont demandées, pour examen, par les spécialistes de la flore de ces régions. Il participe à plusieurs voyages dans le Piémont, dans les Alpes maritimes, en Corse (1913) et, de 1931 à 1937, en Afrique du Nord, avec René Maire. Sa contribution à l’étude de la flore des colonies françaises lui vaut d’être nommé chevalier de la légion d’honneur. Au cours de ses pérégrinations, Wilczek a amassé un herbier considérable, dont une partie (les récoltes vaudoises) a été intercalée dans l’herbier du Musée botanique cantonal, alors que le solde, 152 paquets contenus dans sept armoires, reste isolé.
Evénements, réalisations et œuvres marquantes
Ernest Wilczek est également connu pour les jardins botaniques qu’il a créés. En 1892, il reprend le jardin de Pont de Nant inauguré une année auparavant par la Société de développement de Bex, et en fait un authentique jardin botanique. En 1914, il entreprend des démarches en vue d’installer un jardin botanique à Montriond. La guerre interrompt le projet qui est repris par le professeur Florian Cosandey, lors de la deuxième guerre. Wilczek œuvre aussi pour la protection de la nature qu’il connaissait si bien. On le voit siéger au comité de la Ligue suisse pour la protection de la nature (LSPN) et accepter la vice-présidence de la commission scientifique du Parc national. On lui doit la réintroduction du bouquetin à Bretaye. Il fut aussi, avec son assistant Daniel Dutoit, à l’origine de l’achat de la tourbière des Tenasses par l’Université de Lausanne et de celle de la Vraconnaz par la LSPN. Ses multiples activités l’amènent à côtoyer plusieurs personnalités, dont le prince Roland Bonaparte, président d’honneur du deuxième congrès des jardins botaniques alpins à Pont de Nant en 1902. Il entretient avec lui une abondante correspondance dans laquelle on apprend qu’il fournit de nombreuses plantes pour l’herbier du prince français, qui, en retour, offrit un épidiascope à Ernest Wilczek pour équiper un auditoire du nouveau Palais de Rumine. Jean-Louis Moret (mars 2006).
Fin de vie
Pendant ses 45 ans d’activité «végétale» dans le chef-lieu vaudois, Ernest Wilczek est l’incarnation de la botanique. Il s’éteint à Lausanne le 30 septembre 1948.
1895: Ernest Wilczek est nommé conservateur du Musée botanique cantonal il y restera jusqu’en 1937 Consulter les coupures de presse relatives à Ernest Wilczek dans les Archives du Temps.