Fille d'aristocrates hollandais, Isabella Agneta Elisabeth van Tuyll van Serooskerken, connue aussi sous le nom de Belle de Zuylen, est née au château de Zuylen, à Oud-Zuilen, près d'Utrecht, le 20 octobre 1740. Elevée dans la culture française, montrant dès son plus jeune âge une intelligence hors du commun et un fort esprit d'indépendance, Belle de Zuylen épouse en 1771, après bien des hésitations, M. de Charrière, issu d'une famille noble du Pays de Vaud et s'établit à Colombier, près de Neuchâtel.
Parcours de vie
Brillante et caustique, elle y attire des personnalités de l'Europe entière, dont Ludwig-Ferdinand Huber, Pierre-Alexandre Du Peyrou, Henri-David Chaillet, Jean-Pierre Chambrier d'Oleyres, Isabelle de Gélieu, ainsi que le jeune Benjamin Constant avec qui elle restera liée jusqu'à la mort.
Evénements, réalisations et œuvres marquantes
Commencée en 1762 avec le conte "Le Noble", satire de son milieu, son oeuvre, très variée, est d'une qualité exceptionnelle. Elle comporte des romans remarquables: "Lettres neuchâteloises" (1783), "Lettres écrites de Lausanne" (1785-1787), "Trois femmes" (1795) où elle s'interroge avec esprit et sens critique sur la position de la femme dans la société ; des écrits politiques datant de la Révolution française: "Lettres d'un évêque français à la nation" (1789), "Lettres trouvées dans la neige et Lettres trouvées dans des portefeuilles d'émigrés" (1793); des pièces de théâtre, des compositions musicales, ainsi qu'une abondante correspondance.
Fin de vie
Isabelle de Charrière apparaît comme un des écrivains qui incarnent le mieux l'esprit et les aspirations des Lumières. Dans ses récits, elle proclame sa foi en la science et la raison et fait preuve d'une rare tolérance. Elle décède à Colombier le 26 décembre 1805.