Née le 28 juin 1886 à Lausanne, Aloïse Corbaz a onze ans quand sa mère décède. En 1904, elle obtient son certificat d'études secondaires puis elle exerce la profession de couturière, tout en rêvant de devenir cantatrice. A la suite d'une déception sentimentale, elle s'expatrie en 1911 et occupe divers postes de gouvernante notamment chez le chapelain de Guillaume II à Potsdam en Allemagne. Elle s'éprend éperdument de l'empereur et vit une passion amoureuse imaginaire. La déclaration de guerre l'oblige à quitter précipitamment le pays.
Parcours de vie
De retour en Suisse, elle manifeste des sentiments religieux, pacifistes et humanitaires. En 1918, elle est internée à l'Asile d'aliénés de Cery puis, de 1920 à sa mort, à la Rosière à Gimel-sur-Morges. Elle se met à écrire, à dessiner et à peindre avec des moyens de fortune.
Evénements, réalisations et œuvres marquantes
En 1918 atteinte de troubles du comportement elle est internée pour schizophrénie à l'Hôpital psychiatrique de Cery. Deux ans plus tard elle est transférée à La Rosière, à Gimel, établissement destiné aux malades paisibles mais jugés incurables. Elle y demeure jusqu'à sa mort, reprisant et repassant le linge de l'asile mais surtout s'adonnant au dessin sous toutes ses formes. Elle dessine d'abord en cachette, utilisant des crayons à la mine de plomb et de l'encre. Au besoin, elle se sert de suc de pétales, de feuilles écrasées et de pâte dentifrice. A partir de 1936, ses médecins, le docteur Hans Steck puis la doctoresse Jacqueline Porret-Forel lui fournissent le matériel et se mettent à collectionner ses travaux qu'ils interprètent et publient. Aloïse représente les grandes amoureuses de l'histoire auxquelles elle s'identifie. Ses dessins à la craie, hauts en couleur, souvent de grand format attirent l'attention des milieux artistiques dès les années 1960. Elle est aujourd'hui une des figures les plus fascinantes de la Collection de l'Art Brut à Lausanne, qui conserve l'essentiel de sa production. A la mi-janvier 2017, Huit cahiers à dessin de l'artiste Aloïse, dont sept offerts, entrent dans la collection du Musée cantonal des Beaux-Arts lequel compte déjà 175 œuvres de l'artiste. Sept d'entre eux sont donnés par les héritiers de Jacqueline Porret-Forel, décédée en 2014, dans le cadre d'une dation en paiement des droits de succession. Le huitième est un achat.
Fin de vie
Aloïse décède le 5 avril 1964.
Sources
De Cézanne à Dubuffet, Collection Jean Planque, catalogue de l'exposition p. 90 ; Pionnières et créatrices en Suisse romande ; sites et références mentionnés[BCU1/BCUL-Doc.vaudoise/bs/2017/02] Consulter les coupures de presse relatives à Aloïse dans les Archives du Temps.