Né à Sainte-Croix en 1931, Daniel Mermod suit une formation musicale précoce : après avoir débuté le violon à l’âge de 4 ans, il est initié à l’orgue et à la théorie par Michel Py (titulaire à l’église de Sainte-Croix) dès ses 7 ans. Rapidement, il participe à la vie musicale locale dans le cadre de plusieurs sociétés, et se distingue comme un interprète compétent malgré son jeune âge. Issu d’une famille d’industriels, il suit une formation de technicien-mécanicien après avoir terminé l’école obligatoire. En parallèle, il continue son éducation musicale au Conservatoire de Lausanne à partir de 1948, où il suit notamment des cours de composition avec Hans Haug, et s’engage dans l’Union chrétienne des jeunes de Sainte-Croix, dont il devient ensuite le président. Cet engagement associatif a un impact considérable sur ses activités musicales. Se donnant plus sérieusement à la composition dans les années 1950, Mermod parvient à faire éditer plusieurs de ses pièces, dont notamment sa Cantate des Rameaux (1959) aux Editions Foetisch. L’essentiel de son activité de compositeur amateur se concentre alors sur l’écriture d’œuvres liturgiques pour la paroisse de Grandson, commune où il acquiert une propriété. Ses pièces sont adaptées chaque année afin de se conformer à l’effectif des musiciens amateurs disponibles et à leurs niveaux respectifs. De surcroît, Mermod intègre l’Orchestre d’Yverdon en tant que violoniste, et vient à y occuper le poste de président. En 1967, il reprend la direction de l’entreprise familiale, spécialisée dans la mécanique de précision (Etablissements Auguste Mermod), et y contribue à l’élaboration de procédés de manufacture de boîtes à musique. Toutefois, la crise économique qui touche le Nord Vaudois dans les années 1970 le pousse à se retirer de l’Orchestre d’Yverdon, ce afin de cumuler plusieurs emplois. Il poursuit cependant son engagement dans la vie religieuse locale et son activité de compositeur. Daniel Mermod décède en 2017, à la suite de quoi ses œuvres sont intégrées aux Archives musicales de la BCUL sous l’impulsion de sa famille. Le parcours de Mermod illustre comment, dans la seconde moitié du XXe siècle, les sociétés locales, qu’elles soient religieuses ou musicales, ont été amenées à canaliser et motiver la pratique musicale. De plus, la figure de Mermod exemplifie comment l’engagement individuel, bénévole et amateur a pu dynamiser la vie culturelle au sein de telles associations.