Résumé

L’auto-observation est devenue une pratique courante dans le cursus de formation des maîtres d’enseignement, et fait notamment partie des pratiques requises par la Haute Ecole pédagogique du canton de Vaud. De nombreuses études analysent l’apport et les limites de cette pratique pour de futurs enseignants. Néanmoins, elles ne s’intéressent que très rarement jusqu’ici à la pertinence de suggérer cette activité également aux maîtres plus expérimentés. Dans ce travail, des maîtres d’enseignement postobligatoire ont accepté d’enregistrer puis d’observer leurs pratiques professionnelles, avant de partager leurs impressions sur l’expérience, et plus généralement sur l’évaluation de leur travail. Les résultats des entretiens avec les participants montrent qu’il existe un manque dans l’évaluation actuelle des maîtres. S’il y a bien une volonté de s’auto-évaluer, et si l’apport de l’auto-observation dans ce processus est généralement reconnu, des obstacles subsistent à une mise en place généralisée de la pratique. Ces obstacles ne sont pas qu’institutionnels, mais aussi psychologiques, puisque tous ne semblent pas forcément prêts à se confronter au regard de collègues ou d’experts externes. Ceux-ci laissent penser qu’une institutionnalisation du procédé ne se ferait pas sans une certaine résistance de la part du corps enseignant, mais que si la démarche était suggérée ou encouragée, elle pourrait être suivie par une partie de celui-ci. L’expérience apporte donc une ébauche de réponse quant à la pertinence de l’application de l’auto-observation en tant qu’outil d’évaluation des pratiques professionnelles au degré secondaire II, ainsi qu’à son applicabilité éventuelle. Les limites statistiques dues au faible nombre de participants et le biais introduit par la relation de confiance avec l’expérimentateur ne demandent qu’à être diminués par une étude plus étendue, ou la réelle mise en place d’un programme de valorisation de la pratique auprès des enseignants.

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