Résumé

La plupart des Travaux Pratiques (TP) de biologie (voire de sciences expérimentales) ressemblent à des recettes qu’il suffit de suivre : le résultat est souvent connu à l’avance, et les élèves s’échinent à rester le plus possible dans la trajectoire fixée, ce qui ne correspond qu’exceptionnellement à la posture du scientifique. L’élève, au mieux, est invité à discuter le protocole soumis. Est-il possible, malgré les contraintes institutionnelles, de tendre vers une approche plus proche de la démarche expérimentale ? Dans le cadre de ce mémoire, nous comparons la réalisation du TP « fermentation », mené de deux façons : (1) dans un registre « recette » dans lequel la question et la démarche sont fournies aux élèves par l’enseignant et (2) dans un registre d’enquête « ouverte » dans lequel les élèves conçoivent leurs propres questions et démarches. Ce travail est mené simultanément dans deux classes de deuxième année de Maturité aux profils différents, composées soit de « littéraires », soit de « scientifiques ». Nous explorons l’effet de l’enquête ouverte, guidée par l’enseignant, sur l’engagement de l’élève et le niveau de mobilisation de ses compétences, par le biais d’un questionnaire fourni aux élèves et par notre évaluation de la qualité des protocoles et des rapports scientifiques. La réalisation du TP ouvert est une expérience enrichissante pour les élèves et gratifiante pour l’enseignant. Les résultats, obtenus en comparaison avec le groupe témoin, vont globalement dans le sens d’un gain de motivation, à travers la plus grande implication des élèves. L’impact le plus fort est trouvé au sein de la classe de « scientifiques ». Forts de cette expérience, nous recommandons l’usage de cette démarche d’investigation, dans le but d’obtenir une réelle plus-value dans l’enseignement des concepts biologiques. L’effet s’en trouvera optimisé si cet usage s’exerce dans une logique de progression, davantage adaptée à tous les élèves en début de cursus gymnasial.

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